Tuesday, February 16, 2010



Guangzhou / Canton

Sous un épais voile de poussière, un soupir semble s’échapper des rues et des bâtisses de la vieille ville, déjà recouvert par le bruit sourd et incessant des destructions. Sur les façades est peint en rouge le signe "Chaï" : "À raser"


Depuis une vingtaine d'années, la Chine vit une révolution industrielle fulgurante faisant un appel d'air à une main-d'œuvre peu chère venue des campagnes, plongeant le pays dans une période de mutations sans précédent. Ainsi l'extension rapide des centres urbains impose un nouveau type de logistique, les confrontant au besoin urgent de repenser leur fonctionnement et de remodeler leur structure pré-existante. De fait, leur centre historique se retrouve stigmatisé, au croisement de tous les flux, par une forte tension entre la densité de son habitat traditionnel et les conditions de la nouvelle réalité économique.

S'affirmant comme des mesures d'assainissement et de modernisation nécessaires, ces projets de réaménagement des quartiers anciens se traduisent   à travers leur simple destruction et à la construction de grands complexes commerciaux ou résidentiels neufs, projets entraînant l'expulsion et le relogement de leurs habitants vers de lointaines banlieues, à l'intérieur de petits appartements sans confort, sans autres espoir de compensations. Démunis, peu de recours semblent possibles pour les victimes dépossédées, dans un pays où le droit de l'individu reste écrasé par le totalitarisme du système politique et le gigantisme de l’œuvre entreprise. 

Dénoncés comme le fruit de l'influence des grands groupes immobiliers sur la classe politique, ces projets ont également été fortement décriés par les observateurs occidentaux pour leur radicalité, car peu sensibles à la sauvegarde du patrimoine. 

Ainsi continue la valse infinie des pelleteuses et des bulldozers, rongeant les rangées d’immeubles, anéantissant des quartiers entiers dans une quasi-indifférence. Les rares résistants, restés chez eux dans un paysage chaque jour plus chaotique, subissent quant à eux leur lot de menaces, avant leur fatale expulsion. Derrière ne subsistent que poussière et de trop rares témoignages architecturaux, autours desquels sont érigés dans la hâte de nouvelles tours de béton, dont le nombre et les dimensions semblent déjà narguer l’homme et son histoire.


Réalisé à Canton en 2008 par Didier Gaillard-Hohlweg, cette série illustre un exemple de ces vastes mutations urbaines en Chine et du totalitarisme qui les génère, à travers un parcours photographique dans la ville, parmi ses habitants. 
Par ses cadrages larges sur des bâtiments condamnés et la silhouette des nouvelles tours, ce travail met l'accent sur cette tension perceptible entre temps passé et présent, née de cette volonté de substituer une partie du patrimoine culturel à des archétypes plus séduisants. L'accélération des rythmes se traduit alors par la transformation rapide et irréversible de ces paysages urbains. Questionnement commun à ses projets photographiques, ce travail aiguillonne la réflexion sur le processus de l'effacement et le jeu de l'amnésie.






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